BEAUVAIS - Capitale de lOise

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Contrat de transition écologique Partage

Depuis de nombreuses années déjà, la Communauté d’Agglomération du Beauvaisis (CAB) a fait le choix d’inscrire le développement durable au rang de ses priorités dans les politiques publiques et les actions qu’elle engage.

Déterminée à se saisir de toutes les opportunités permettant de progresser dans le domaine de la transition écologique, la CAB a souhaité s’inscrire dans la démarche innovante de « Contrat de Transition Écologique » lancé par le ministère de la Transition écologique et solidaire en 2018.
L’implication dans cette dynamique de CTE permet d’inscrire la collectivité dans un dispositif novateur, invitant à décliner, à l’échelle locale et de façon concrète, les engagements pris par l’État en matière de transition écologique.

En réponse aux grands enjeux environnementaux (changement climatique, raréfaction des ressources naturelles, perte accélérée de la biodiversité), les solutions doivent prendre en considération des réalités économiques et sociales locales afin de (ré)inventer de nouvelles façons de produire, de consommer, de travailler et de vivre ensemble prenant en compte l’écologie dans toutes les dimensions de la société : environnementale, sociale, économique, culturelle…
Pour relever ce défi, de nouveaux modèles économiques émergent et les mobilisations citoyennes témoignent d’une prise de conscience et d’un engagement dont les associations locales sont le reflet.

C’est dans ce contexte que Beauvais et le Beauvaisis ont souhaité s’engager encore plus en faveur d’une transition écologique positive et génératrice de nouvelles opportunités économiques et sociales.
Le projet de Contrat de Transition Écologique « Le Beauvaisis, territoire de transition agricole et alimentaire » ainsi que la publication d’un Livre vert comprenant 40 propositions émises par le Comité pour la transition écologique et le bien-être à Beauvais sont les premières traductions concrètes de cet élan.
Initiatrices de ces deux démarches, les équipes municipale et communautaire sont mobilisées pour réfléchir, construire et agir en dialogue avec l’ensemble des citoyens.

En accompagnant et en mettant en relation des acteurs qui souhaitent s’impliquer sur le sujet, l’Agglo et la Ville veulent fédérer les énergies du territoire autour d’une ambition partagée en faveur de la transition écologique et de l’émergence d’un nouveau système de production et de consommation, plus respectueux de notre environnement.

En effet, les dynamiques et les initiatives locales témoignent aujourd’hui d’une convergence des préoccupations, tant de la part des élus et du monde agricole que de la société civile, concernant l’apparition de nouveaux modèles agricoles et alimentaires plus durables.
Concrètement, à travers son projet de transition agricole et alimentaire, la CAB souhaite agir pour le développement et la structuration des filières courtes alimentaires, en réponse à des enjeux économiques (préservation du tissu économique local, création d'emploi, maintien de la valeur ajoutée sur le territoire), des enjeux écologiques (réduction des emballages, maintien de la qualité de l’eau et de l’air, préservation de la biodiversité) et des enjeux sociaux (prévention santé, accessibilité à une alimentation de qualité).

À cet égard, le fait d’avoir été retenu lors de l’appel à projets lancé par le ministère de la Transition écologique et solidaire constitue le point de départ d’un travail d’écoute et de dialogue indispensable au succès du CTE.
Élaborés sur la base des spécificités et des besoins de chaque territoire, les contrats de transition écologique sont, en effet, co-construits grâce à la mobilisation des collectivités, des entreprises, des associations et des citoyens.

Ce contrat de transition écologique est donc l’occasion d’impulser de nouvelles logiques d’innovation et de coopération, pour faire du Beauvaisis un territoire tourné vers l’avenir.
Une phase de concertation est prévue à partir de septembre 2019 afin de préciser les actions à engager prioritairement.

Vous pouvez vous inscrire dans cette démarche en prenant contact avec la
Direction développement durable – santé – prospective territoriale
au 03 44 79 42 16
ou par mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 

Caroline Cayeux
Maire de Beauvais
Présidente de la Communauté d’Agglomération du Beauvais


Un Contrat de Transition Écologique (CTE) est une démarche innovante dont l’objectif est d’accompagner et de soutenir la transformation écologique d’un territoire en tenant compte de ses spécificités.

Un CTE doit être co-construit avec les acteurs du territoire pour aboutir à une transition écologique génératrice d’activités économiques et d’opportunités sociales. Les projets sont concrets, au service du quotidien des habitants et des salariés, et doivent participer à l’évolution des collectivités locales, des associations et des entreprises.
Les territoires engagés dans les contrats de transition écologique sont des territoires volontaires qui parient sur l’écologie comme moteur de l’économie, et qui ont choisi de s’engager dans un changement de modèle à travers la transition écologique.
Après une première phase d’expérimentation en 2018 sur 19 territoires diversifiés en métropole et en outre-mer, il a été décidé d’étendre la démarche des CTE : 61 nouveaux territoires ont été annoncés le 9 juillet 2019 par le ministre de la Transition écologique et solidaire.

Co-construits à partir de projets locaux, entre les collectivités locales, l’État et les acteurs socio-économiques du territoire, les contrats de transition écologique ont pour ambition de :

Démontrer par l’action que l’écologie est un moteur de l’économie, et développer l’emploi local par la transition écologique (structuration de filières, développement de nouvelles formations…).

Agir avec tous les acteurs du territoire, publics comme privés pour traduire concrètement la transition écologique.

Accompagner de manière opérationnelle les situations de reconversion industrielle d’un territoire (formations professionnelles, reconversion de sites…).

La méthode

Les contrats de transition écologique sont élaborés sur la base des spécificités et des besoins de chaque territoire. Mis en place à l’échelle d’une ou plusieurs intercommunalités, ils sont co-construits à partir de projets locaux, grâce à la mobilisation des acteurs des territoires : collectivités, entreprises, associations, citoyens…

Les projets sont accompagnés aux niveaux technique, financier et administratif, par les services de l’État, les établissements publics et les collectivités locales (départements, régions). L’État, notamment, se place dans une posture de facilitation et mobilise de façon coordonnée ses services et les établissements publics.

Signé après environ 6 mois de travail, le contrat de transition écologique fixe un programme d’actions opérationnelles sur 3 ou 4 ans avec des engagements précis et des objectifs de résultats.


Faire du Beauvaisis un territoire de transition agricole et alimentaire, telle est l’ambition portée aujourd’hui par l’ensemble des élus de la Communauté d’Agglomération du Beauvaisis.

Avec son projet « Beauvaisis : territoire de transition agricole et alimentaire », l’Agglo fait partie des 40 territoires retenus par le ministère pour s’engager dans l’élaboration d’un Contrat de Transition Écologique (CTE). La liste en a été rendue publique mardi 9 juillet 2019 par François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire.

En réponse aux grands enjeux environnementaux actuels (changement climatique, raréfaction des ressources naturelles, perte accélérée de la biodiversité), les solutions proposées doivent prendre en considération les réalités économiques et sociales, afin d’inventer des façons de produire, de consommer, de travailler et de vivre ensemble intégrant l’écologie dans toutes les composantes de la société. Pour relever ce défi, de nouveaux modèles économiques émergent et les mobilisations citoyennes témoignent d’une prise de conscience et d’un engagement dont les associations locales sont le reflet.
C’est dans ce contexte que le Beauvaisis souhaite s’engager en faveur d’une transition écologique positive et génératrice de nouvelles opportunités économiques et sociales.

L’implication de la collectivité dans une dynamique de CTE permet de s’inscrire dans un dispositif innovant et de décliner à l’échelle locale et de façon concrète les engagements pris par l’État en matière de transition écologique. Cet engagement est en cohérence avec le projet de territoire de développement durable « Beauvaisis 2030 » mais aussi avec le plan climat air énergie territorial et le contrat local de santé du Beauvaisis.
Socles de la société - et activités économiques majeures - l’alimentation et l’agriculture sont aujourd’hui confrontées à des enjeux de taille : croissance démographique, adaptation au changement climatique, préservation des ressources… Alors que plus de 800 millions de personnes souffrent de dénutrition dans le monde, l’obésité progresse de manière significative dans les pays industrialisés et les écarts dans l’accès à l’alimentation se creusent.
Face à ces constats, il faut réinventer des systèmes alimentaires plus durables, en remettant la fonction nourricière au cœur de l’agriculture et en prenant en compte ses dimensions culturelles, éducatives et sociales. Il paraît aujourd’hui essentiel d’agir pour favoriser l’émergence de nouveaux modèles agricoles et alimentaires et de « penser global pour agir local ».

Au niveau mondial, l’alimentation est un sujet politique et stratégique majeur dans un contexte de croissance démographique exponentielle. En 2015, les 193 états membres de l’Organisation des Nations Unies ont adopté le programme de développement durable dont l’un des objectifs majeurs est d’arriver à engager une transformation de nos modes de production et de consommation.

Au niveau national, la définition d’un programme national pour l’alimentation traduit la volonté des pouvoirs publics de considérer toutes les dimensions de l’alimentation. Plus récemment, la loi EGalim du 30 octobre 2018 pose comme principes l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous. Elle impose notamment aux établissements de restauration collective publique que les repas servis soient composés de 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20% de produits biologiques à l’horizon 2022.
Dans un même temps, on observe une évolution sociétale favorable au développement des circuits-courts et d’un nouveau modèle agricole : 69 % des français se disent prêts à payer plus cher pour leurs aliments pour permettre aux agriculteurs d’être mieux rémunérés. La demande des consommateurs en produits biologiques n’a jamais été aussi forte et les modes d’achat alternatifs se développement. Le monde agricole est au rendez-vous, les filières agricoles de proximité et biologiques ne cessent de se développer, employant près de 12,5 % des actifs agricoles. Au niveau local, les dynamiques et les initiatives émergentes témoignent d’une convergence des préoccupations actuelles de la part des élus, du monde agricole comme de la société civile autour de la valorisation des productions agricoles locales.

Un certain nombre d’actions ont d’ores et déjà été réalisées par la Communauté d’Agglomération du Beauvaisis et ses partenaires, en vue de favoriser l’installation agricole (mise à disposition de terres, installation d’une ferme urbaine), développer des lieux de vente directe (marchés bio, AMAP) ou encore introduire des produits bio et locaux en restauration collective publique. Il s’agit désormais d’aller plus loin, en mobilisant tous les acteurs socio-économiques (institutions, associations, entreprises, citoyens) pour le portage d’actions concrètes, autour d’un projet de territoire porté collectivement, et en réponse à des enjeux :

économiques : création d'emplois, filières locales équitables, coopération entre les acteurs socio-économiques ;

écologiques : réduction des emballages, préservation de la qualité de l’eau et de l’air, maintien de la biodiversité ;

sociaux : prévention santé, accessibilité au plus grand nombre à une alimentation de qualité, insertion professionnelle.

De par sa connaissance des spécificités du territoire, sa proximité avec les acteurs de terrain, mais également à travers la vision stratégique et politique qu’elle porte, la Communauté d’Agglomération est le bon échelon pour impulser une dynamique locale ambitieuse.
Ce contrat de transition écologique est l’occasion d’initier de nouvelles logiques d’innovation et de coopération, pour faire du Beauvaisis un territoire tourné vers l’avenir.


La Communauté d’Agglomération du Beauvaisis est composée de 53 communes depuis le 1er janvier 2018 et compte 103 200 habitants. On distingue sur le territoire une zone urbaine dense (la ville de Beauvais), qui compte 56 400 habitants, soit 51% de la population du territoire, et une importante zone rurale, composée majoritairement de villages (47 communes comptent moins de 1000 habitants, 5 communes comptent entre 2 000 et 5 000 habitants).

Beauvais est entourée d’un espace essentiellement agricole, qui lui confère cette spécificité de « ville à la campagne ». Le territoire du Beauvaisis dispose d’une situation géographique stratégique. En effet, situé à 1 heure de Paris par le rail et l’autoroute A16, le Beauvaisis est au cœur de l’Europe avec des liaisons aéroportuaires régulières avec les capitales et les grandes villes européennes grâce à l’aéroport Beauvais-Tillé. Le Beauvaisis est relié à Amiens vers le Nord par l’autoroute A16, à Rouen à l’Ouest et Reims à l’Est par la nationale 31. Le territoire est également fort d’un réseau de voies vertes cyclables, traversé par la Trans’Oise qui permet de relier plusieurs villes du département à vélo, sur le même tracé qu’une partie de l’avenue verte Paris-Londres. L’Agglomération du Beauvaisis présente un tissu économique relativement diversifié et attractif. C’est un territoire dynamique, avec une croissance démographique de + 10,8 % sur les 20 dernières années. Le taux de chômage y est de 9 %, ce qui le place légèrement supérieur à la moyenne nationale.

La ville de Beauvais accueille plusieurs établissements d’enseignement secondaire (collèges, lycées généraux, techniques et professionnels) et notamment deux établissements d’enseignement agricole reconnus : l’institut UniLaSalle, pôle de recherche et d’enseignement supérieur dans les domaines de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de l’alimentation-santé, de l’environnement et des géosciences, ainsi que le lycée agricole de l’Oise, présent sur Beauvais.

D’une manière générale, le secteur des technologies de l’agro-alimentaire et agro-business y est particulièrement représenté et représente environ 5 000 salariés. L’agriculture est au cœur de l’identité beauvaisine puisqu’elle incarne un fil rouge entre les racines du territoire - la tradition agricole - et son avenir, notamment à travers le pôle de recherche et d’enseignement supérieur agricole (UniLaSalle) et les innovations en agro-ressources portées par les entreprises du secteur (ISAGRI, AGCO-Massey Ferguson).

Le Beauvaisis a su saisir les opportunités des mutations technologiques et travaille désormais à la consolidation de sa filière agro-business via, entre autres, sa participation au pôle de compétitivité à vocation mondiale IAR (Industries & Agro-Ressources) et le Pôle territorial en « Innovation, agritech et numérique agricole » s officiellement lancé en mai 2018 et baptisé « Rev’Agro ». Sur le plan de la production agricole, on dénombre actuellement 337 fermes sur le territoire. La surface agricole utilisée représente 65 % de la surface totale de la CAB et on recense près de 500 emplois directement liés aux activités de production agricole sur le territoire.

L’agriculture est principalement orientée vers des activités de grande culture céréalières et protéagineux (64 % des exploitations agricoles) et de polyculture - élevage bovin (lait et viande) (36 % des exploitations agricoles), avec des pratiques agricoles plutôt conventionnelles. Sur les 337 fermes du territoire, 9 sont certifiées ou en conversion vers l’agriculture Biologique, soit 1 150 ha, représentant seulement 3,2 % de la surface agricole utilisée, tandis que la moyenne nationale se situe aux alentours de 6,5 %.

La production de légumes représente 1 % de la surface du territoire et seulement 10,5 % des exploitations agricoles commercialisent tout ou partie de leurs produits en circuits courts.

Dans un contexte économique difficile pour les fermes de taille moyenne et l’agriculture de type « familiale », nombreux sont les agriculteurs du territoire cherchant actuellement à diversifier leur activité et augmenter leur valeur ajoutée et se tournent vers le développement de nouvelles productions et la relocalisation de leurs débouchés.

Il paraît aujourd’hui essentiel de définir des systèmes alimentaires plus équitables et de permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail, point essentiel pour renforcer l’attractivité des métiers agricoles et dynamiser les zones rurales.

Quelques initiatives de vente directe ont été répertoriées sur le territoire (3 AMAP, 3 magasins labellisés « Bienvenue à la ferme », 6 marchés de produits locaux, 4 entreprises « La Ruche qui dit Oui ! », 3 commerces spécialisés en produits locaux et/ou biologiques). De plus, le Beauvaisis étant située à seulement 1h de route de Paris, une part importante de la production locale destinée à la vente directe est orientée vers l’approvisionnement de la région parisienne, qui représente une forte demande en produits locaux et produits bio-locaux.

Il est à noter qu’il existe très peu de structures de transformation des produits agricoles sur le Beauvaisis. Hormis quelques équipements individuels appartenant à des agriculteurs ou à des artisans, on compte 3 entreprises agroalimentaires, deux orientées vers la production de boissons (Cidrerie Rouquette Production et Tropicana Europe) et une orientée vers la transformation des produits carnés (Ets Lucien).

Cette configuration agricole du territoire, avec des productions peu transformées essentiellement destinées à l’exportation rend difficile actuellement l’approvisionnement de la restauration collective en produits locaux et bio-locaux.


Depuis de nombreuses années déjà, la Communauté d’Agglomération du Beauvaisis a fait le choix d’inscrire le développement durable comme une priorité dans les politiques publiques et les actions qu’elle engage.

Ces dernières décennies, de nombreux projets ont été menés par les services de la collectivité dans le cadre de la transition écologique, parmi lesquels :

- La mise en œuvre d’actions visant à améliorer les performances énergétiques de l’habitat (chèques énergie, ateliers d’écoconstruction, financements d’actions de rénovation auprès des particuliers, plan énergie pour le patrimoine social…) ;

- Des mesures en faveur de la réduction des consommations énergétiques et le développement des énergies renouvelables (développement d’un réseau de chaleur à bois, rénovation du réseau d’éclairage public des communes, développement de 6 parcs éoliens, réalisation d’une étude de planification énergétique, bilan carbone patrimoine, etc.) ;

- Des mesures en faveur de la réduction des émissions de GES liées aux transports (PDU, PDA, plan de développement durable de l’aéroport Beauvais-Tillé, déploiement d’un réseau de bornes de recharges pour les véhicules électriques, etc.) ;

- La prise en compte de la biodiversité dans les projets d’aménagement et la mise en œuvre de mesures de protection des milieux (création de zones naturelles, gestion de deux zones Natura 2000, démarche zéro phyto pour la gestion des espaces communaux et cimetières, démarches de sensibilisation au zéro phytosanitaires auprès des jardins familiaux, compétence de gestion des eaux pluviales) ;

- Des projets de réduction des déchets (plan de réduction des déchets, initiatives de compostage des déchets alimentaires en restauration collective, promotion du compostage domestique, ouverture d’un centre de tri « nouvelle génération », etc.) ;

- Des actions visant une alimentation durable (création de jardins familiaux durables, opérations de lutte contre le gaspillage alimentaire, actions en faveur de l’introduction de produits bio et/ou locaux en restauration scolaire publique, installation d’une ferme urbaine en agriculture biologique par la Ville de Beauvais, développement de marchés de produits locaux, évènements et actions de sensibilisation, plan EPODE visant à favoriser l’équilibre alimentaire chez les enfants, etc.).

La volonté de travailler à la structuration des filières alimentaires territoriales s'inscrit aujourd'hui dans une dynamique plus globale, en lien avec plusieurs dispositifs de politiques publiques, comme le projet de territoire de développement durable "Prospective 21 - Beauvaisis 2030", mais également avec d'autres dispositifs de politiques publiques actuellement portés par la Communauté d’Agglomération, comme le plan climat air énergie territorial (PCAET), le contrat local de santé (CLS) ou encore le Pôle territorial en Innovation, agritech et numérique agricole « Rev’Agro ».


À travers le projet « Le Beauvaisis : territoire de transition agricole et alimentaire », l’objectif global est de développer un système agricole et alimentaire durable et soutenable : limitant l’impact environnemental, favorisant l’économie locale et contribuant à un bon état de santé des habitants du territoire.

Il se décline en plusieurs points :

Préserver la qualité de l’air, de l’eau et des sols sur le territoire : Au-delà des ambitions de réduction des émissions de GES et d’amélioration de la qualité de l’air identifiés lors de l’élaboration du PCAET, des enjeux relatifs au maintien de la qualité de l’eau existent, puisque 5 captages d’eau potable ont été identifiés comme « sensibles » à la pollution diffuse liée aux nitrates et phytosanitaires sur le Beauvaisis. L’Agglo souhaite impliquer les agriculteurs dans les réflexions et engager un changement de paradigme sur l’agriculture, pour que le monde agricole soit considéré comme acteur majeur de la transition écologique ; pour qu’il puisse être aussi perçu par la population comme une réponse aux enjeux écologiques majeurs de notre société actuelle.

Préserver une biodiversité remarquable : Le Beauvaisis comprend de nombreuses zones naturelles abritant une faune et une flore diversifiées et présentant un intérêt écologique et patrimonial important. On trouve notamment sur le territoire deux zones classées Natura 2000 (massif forestier du haut Bray de l’Oise et Cavité de Larris Millet), une zone naturelle sensible (marais de StJust), et plusieurs zones spéciales de conservation. Au total, près d’un tiers de la surface du territoire de l’Agglomération du Beauvaisis est classée Zone d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique. Les actions portées dans le cadre du CTE devront s’inscrire dans une optique de protection et de réintroduction de la biodiversité.

Favoriser une économie de proximité équitable, créatrice d’emplois et de valeur ajoutée : S’engager dans une transition agricole et alimentaire est l’occasion de développer une dynamique créatrice d’emplois non délocalisables sur le territoire. De nouveaux emplois sont à créer au niveau de la production agricole, de la transformation alimentaire, de la distribution des produits ou encore de la collecte et valorisation des déchets de la filière. Une attention particulière devra être portée aux questions de répartition de la valeur ajoutée, afin de permettre le développement de filières alimentaires locales dans une logique d’équitabilité.

Maintenir un tissu économique agricole et rural dynamique : On note, au cours des 30 dernières années, une diminution de 45 % du nombre de fermes et de 54 % du nombre d’actifs agricoles. Il en va de même pour les artisans, les métiers de bouche et commerces de proximité. La dévitalisation des communes rurales est un phénomène auquel les maires du Beauvaisis sont actuellement confrontés.

Contribuer à un bon état de santé de Beauvaisins : L’alimentation et la santé sont étroitement liées. La dégradation des milieux, de la qualité de l’air, de l’eau a un impact direct sur la santé des habitants du territoire.
Dans le Beauvaisis, plus d’une personne sur cinq présente une surcharge pondérale ou une obésité. L’Agglo entend agir pour la sensibilisation, l’éducation, l’accompagnement de tous les publics en faveur d’une alimentation saine, équilibrée, de bonne qualité nutritive et gustative, et produite dans une logique durable.

Augmenter la production d’énergies renouvelables : Notre territoire bénéficie actuellement d’une faible autosuffisance énergétique (8%). Dans le cadre du PCAET en cours, l’ambition serait de développer la production d’énergies renouvelables du territoire. Le milieu agricole est l’une des pistes de solution (méthanisation, bois énergie…).

Permettre un accès au plus grand nombre à une alimentation locale de qualité : L’accessibilité sociale et géographique à une alimentation de qualité, produite localement, fait partie des préoccupations des élus de l’Agglo. Nous souhaitons travailler pour le développement de nouveaux points de vente directe et de solutions adaptées pour répondre aux besoins des populations les plus défavorisées et à l’approvisionnement local en restauration collective publique.

Favoriser les connexions entre milieu rural et milieu urbain : Dans un territoire comme le Beauvaisis, où la ville centre - Beauvais - présente une influence importante et lui confère une partie de son attractivité, les connexions entre le milieu rural et milieu urbain doivent faire l’objet d’une attention particulière. Agir en faveur d’une alimentation locale est un sujet qui fait particulièrement sens, permettant de créer des liens directs entre un bassin de production agricole principalement rural, et un bassin de consommation alimentaire plutôt urbain.

Renforcer l’autonomie alimentaire du territoire : Si le Beauvaisis présente des potentialités non négligeables en termes de production agricole, une attention particulière doit être portée aux questions de sécurité et d’autosuffisance alimentaire du territoire.
En effet, alors que sa capacité de production permettrait de nourrir 3 fois la population, il est à noter qu’à l’heure actuelle, seulement 0,92% de l’alimentation des Beauvaisins est issue de la production locale. C’est pourquoi la CAB souhaite travailler au développement de productions agricoles vivrières et de circuits-courts de proximité.


L’ambition de l’Agglo est d’engager une transition écologique à toutes les étapes de la filière agricole et alimentaire :

- production, valorisation et transformation des denrées ;
- distribution des produits alimentaires ;
- consommation des produits alimentaires ;
- réduction et valorisation des déchets.


1 - Favoriser l’installation agricole
La Communauté d’Agglomération du Beauvaisis souhaite faciliter les installations agricoles afin de développer des productions destinées à alimenter directement le territoire, dans une démarche de circuits-courts. L’installation de projets en maraîchage notamment permettrait de faciliter l’approvisionnement local en vente directe, mais aussi en restauration collective. C’est dans cette optique que la Ville de Beauvais a travaillé depuis 2014 à l’identification de terres disponibles pour l’installation de projets en maraîchage. Force est de constater qu’il est difficile de trouver des porteurs de projets, puisque des terrains sont mis à disposition depuis plus de trois ans, sans trouver de candidats. Nous souhaitons étendre ce travail aux 52 autres communes de l’agglomération du Beauvaisis et réaliser un diagnostic des opportunités foncières, en vue d’encourager le développement de zones de production vivrières avec les communes qui souhaitent travailler sur cet axe.

2 - Accompagner une évolution des pratiques agricoles
Il convient de favoriser l’évolution des pratiques agricoles sur le Beauvaisis. En effet, la mise en œuvre d’actions de sensibilisation et d’accompagnement des agriculteurs du territoire vers des techniques de production plus écologiques et l’agriculture biologique est un axe de travail sur lequel il est nécessaire d’agir prioritairement car les impacts sur la qualité de l’eau, de l’air et des sols sont conséquents au regard du nombre de professionnels actifs concernés. Les actions seront menées en concertation avec les acteurs du monde agricole et les établissements d’enseignement agricole du Beauvaisis afin d’identifier les leviers techniques, financiers, structurels (développement de débouchés, solutions assurantielles…) à engager en ce sens.
Il faudra également de travailler au développement de nouvelles approches agronomiques permettant de limiter les intrants au maximum et contribuant au maintien de la biodiversité (permaculture, agriculture de précision, agroforesterie, aquaponie, etc.).
La dynamique du pôle d’innovation « Rev’Agro » pourra être d’une des réponses techniques adaptées et innovantes en agro-machinisme.

3 - Favoriser la diversification des production locales
Dans le contexte économique agricole actuel, un grand nombre d’agriculteurs souhaitent diversifier leurs productions et consolider par ce biais leur modèle économique. C’est pourquoi nous souhaitons également contribuer à la relocalisation d’une partie de la production des fermes déjà existantes sur le territoire.
Des aides financières sont développées par la Région Hauts-de-France et le Conseil départemental de l’Oise dans le but de favoriser la diversification des fermes. L’accompagnement des agriculteurs pour la mise en place de projets collectifs, la formation, la mise à disposition d’ingénierie font partie des pistes d’actions envisagées. De même que la mise à disposition d’« AgriLab » (Laboratoire d’innovation collaborative), récemment inauguré à Beauvais, permettra aux agriculteurs qui le souhaitent d’être accompagnés dans le développement d’innovations techniques et de process de transformation alimentaire.

4 - Développer l’agriculture urbaine et les espaces de production citoyenne
Le développement de zones d’agriculture urbaine, d’espaces de production collectifs comme les jardins en pied d’immeubles ou les jardins familiaux, le développement de poulaillers municipaux, de potagers dans les écoles, la mise en culture de plantes comestibles (arbres fruitiers, plantes aromatiques) dans les espaces verts municipaux des communes sont des initiatives que la Communauté d’Agglomération du Beauvaisis souhaite encourager, en s’appuyant sur les structures associatives locales qui travaillent déjà sur ces sujets. Une attention particulière sera accordée à l’inclusion de zones de culture dans les projets d’aménagements et de rénovation urbaine portés par la collectivité.

5 - Développer des outils de transformation et logistiques pour des filières locales de proximité
Le développement d’outils de transformation des produits agricoles sur le territoire est nécessaire si l’on veut structurer les filières courtes alimentaires. Des réflexions émergent sur le Beauvaisis autour de projets de conserverie, légumeries, unités de transformation laitière, etc.
L’étude de solutions logistiques visant faciliter l’approvisionnement local sur le territoire (plateformes d’approvisionnement, coopérative, collecte chez les producteurs) est également nécessaire pour développer des systèmes alimentaires durables.
Le projet s’appuie également sur le développement d’initiatives de distribution des produits locaux. L’Agglo souhaite, en appui des communes, des associations et des entreprises qui le souhaitent, développer des points de vente et, ainsi, favoriser un accès aux produits locaux de qualité (marchés locaux, AMAP, magasins de producteurs, magasins à la ferme).
De même, un travail auprès des artisans et des restaurateurs privés pourra être engagé en vue de favoriser la transformation et la distribution de produits locaux.

6 - Développer l’approvisionnement de la restauration publique en produits locaux et biologiques.
Le but de cette démarche est de développer un système qui permette d’engager une relocalisation des approvisionnements. Cela passe également par des actions de sensibilisation auprès des enfants, des parents, résidents… et la mise en place de formations auprès des personnels de restauration.

7 - Sensibiliser les citoyens aux enjeux d’une alimentation locale et durable
Le développement de la production et de la vente de produits alimentaires locaux doit s’accompagner d’actions de sensibilisation et d’éducation aux enjeux d’une alimentation durable, mais également d’animations autour des questions d’équilibre alimentaire et de réappropriation culinaire des ménages. Là encore, il conviendra de s’appuyer sur la communauté éducative et sur les associations qui œuvrent déjà sur ces sujets. Des actions de prévention santé déjà développées sur le territoire pourront être renforcées avec les acteurs engagés dans le cadre du Contrat local de santé du Beauvaisis.
Des projets en faveur de l’accessibilité sociale à des produits alimentaires locaux de qualité seront engagées avec les acteurs qui le souhaitent, parmi lesquels les épiceries sociales, les CCAS des communes membres et les acteurs associatifs qui développent des démarches en ce sens.

8 - Agir pour une réduction du gaspillage alimentaire à toutes les étapes
Enfin, dans un contexte où les ressources naturelles, énergétiques et financières sont de plus en plus limitées et où le gaspillage alimentaire atteint 30 % de la part des aliments produits, il convient de mener des actions spécifiques en faveur de la réduction et de la valorisation des déchets alimentaires, à toutes les étapes de la filière.

Dans le cadre du CTE sont envisagées :
- La mise en place de mesures de réduction du gaspillage en restauration collective publique et privée ;
- La collecte et la valorisation des biodéchets ; des études pourront être engagées afin de mesurer les potentialités de méthanisation ou de compostage des déchets récoltés auprès de la restauration collective publique, privée, mais également plus largement auprès des entreprises du secteur alimentaire, dans une visée d’économie circulaire agricole ;
- La réduction des déchets plastiques. Des actions pourront être menées directement par la collectivité pour les domaines dont elle a la charge, mais également auprès des particuliers, afin de les sensibiliser et proposer des solutions. Les impacts à la fois écologiques et économiques liés à cette problématique sont loin d’être négligeables : réduction des quantités à produire, du transport, du traitement des déchets… Ils permettraient de dégager des leviers financiers conséquents à réinvestir en faveur de la qualité des approvisionnements en produits locaux et biologiques.



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